Bientôt un traitement non antibiotique contre les mammites ?

21 octobre 2020 - Béatrice COLLEU

Le fond d’investissement Novaquest y croit. Il vient d’investir 20 millions de $ chez l’israélien Mileutis, qui veut commercialiser Imilac, pour traiter et prévenir les mammites au tarissement. Et réduire l'utilisation d'antibiotiques chez les vaches laitières.

NovaQuest Capital Management LLC investit dans les sciences de la vie et la santé. Il vient d’annoncer un accord de financement de produits de 20 millions de dollars (USD) avec Mileutis Ltd., une société biopharmaceutique israélienne, pour contribuer à atténuer l’utilisation d’antibiotiques chez les animaux. « L’investissement de NovaQuest stimulera le développement et la commercialisation continus des thérapies novatrices de Mileutis, d’origine biologique et sans résidus pour la santé animale ». Mileutis est à un stade avancé de développement aux États-Unis, dans l'UE et en Israël d'un produit innovant de traitement des mammites.  

Traiter et prévenir les mammites au tarissement
Le produit en question Imilac, se positionne dans « la gestion, le traitement et la prévention de la mammite bovine au tarissement ». Le potentiel de revenu généré est évalué à plus d’un milliard de dollars dans le monde. A comparer aux coûts et pertes annuelles causées par les mammites, « de l’ordre de 19,7 à 30 milliards de dollars », selon l'Université de Glasgow.
Ce nouveau peptide (hydrolysat de caséine) sans résidu développé par Mileutis est le premier d'une série ciblant les problèmes de résistance aux antibiotiques.

Avis positif de l'EMA
« L’Agence européenne des médicaments (EMA) a émis un avis positif sur la sécurité du produit et de la plateforme de Mileutis ». L’EMA a reconnu qu’il ne nécessite pas d’évaluation de la limite maximale de résidus (LMR), étape clé pour remplacer l'utilisation des antibiotiques dans l'industrie laitière.

Mileutis développe une gamme de produits biopharmaceutiques brevetés qui, selon elle, « révolutionnera la façon dont les vétérinaires gèrent la mammite et traitent un large éventail de maladies ». Des résultats statistiquement significatifs ont été obtenus dans plusieurs essais cliniques.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare que "l'utilisation d'antibiotiques chez les animaux destinés à l'alimentation peut également avoir un impact négatif sur la santé humaine en induisant la propagation d'agents pathogènes résistants aux antimicrobiens qui peuvent se propager aux humains, ce qui est considéré comme une menace majeure pour la santé". Dans le monde entier, la résistance aux antimicrobiens serait responsable de 700 000 décès chaque année et devrait atteindre 10 millions.

 

 

 

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