Nous y sommes. Le pic de production de lait est là. « 3,3% de plus que la collecte hebdomadaire moyenne enregistrée sur le début d’année, soit une hausse de 16 millions de litre par semaine soit 64 millions de litres de lait supplémentaires sur la durée du pic », précise le Cniel. Dans le contexte de crise sanitaire que nous connaissons, les outils sont d’ores et déjà saturés.
La question est posée depuis quelques semaines. Comment freiner le pic de production printanier ? C’est dans cette perspective que l’interprofession demande à la Commission européenne l’autorisation de mettre en place pour le mois d’avril un fonds de solidarité de 10 millions d’euros. 10 millions d’euros puisés sur la trésorerie du Cniel qui « pourra indemniser tout éleveur dans son effort de limitation de production. »
Aide pour une baisse de 2 à 5 %
Le calcul de l’aide se ferait sur la totalité du volume non produit, pour « une baisse de 2 à 5 % sur la base de la production avril 2019 et pour un prix du lait fixé à hauteur de 320 € maximum les 1000 litres. »
L’interprofession en appel aux autorités communautaires pour « valider sans tarder notre mesure de planification temporaire de la production au titre des mesures exceptionnelles prévues par l’OCM ». L’Interprofession proposera des outils adéquats pour accompagner celles-ci. Notamment la diffusion d’un guide technique aux opérateurs (en lien avec l’Idèle et les organismes de conseil en élevage).
L’interprofession laitière en appelle aussi à débloquer d’urgence « au niveau européen les aides au stockage privé de fromages, beurres et poudres ». Et appelle « les pouvoirs publics français à appuyer nos demandes au niveau communautaire et à renforcer les dispositifs d’accompagnement des entreprises en difficulté ».
Le Cniel prépare par ailleurs un plan de communication pour encourager la consommation des produits laitiers - notamment les fromages de tradition – dont les AOP, auprès des consommateurs.