Malgré une période sans pluie de début juillet au 10 août, la région Ouest et la bordure maritime nord sont relativement épargnées par le déficit hydrique estival

Maïs fourrage 2020. Potentiel lait réduit de 0,5 l/VL/jour

Les rendements seraient meilleurs que prévu en moyenne nationale. Mais avec moins d’énergie disponible. 0,23 UFL de moins qu’en 2019, soit l’équivalent d’une baisse de 0,5 litre de lait par vache et par jour.

Arvalis-Institut du végétal a présenté son premier bilan fourrager réalisé avec les données actualisées à fin octobre. Les rendements sont corrects à bons sur la façade Ouest, analyse Arvalis. Et ce avec des maïs assez bien pourvus en grains. Sur le Centre et l’Est de la France, les rendements sont à la peine, et plus hétérogènes. Les teneurs en amidon, faibles à moyennes, sont en partie compensées par un bon niveau de digestibilité des fibres.

Sur la base des conditions pédoclimatiques, quatre grandes zones ont été dessinées en France par Arvalis pour affiner le bilan de campagne de la qualité des maïs fourrages récoltés :
-    « Bordure Manche » : Bretagne + Mayenne, Normandie, Hauts de France + Ardennes,
-    « Centre-Est » : Grand Est (sauf Ardennes), Bourgogne Franche-Comté, Centre - Val de Loire + Sarthe,
-    Auvergne – Rhône - Alpes, Limousin,
-    « Centre-Ouest » : Pays de la Loire (sauf Mayenne et Sarthe), Poitou-Charentes,
-    « Sud-Ouest » : Nouvelle - Aquitaine, Midi-Pyrénées + Aude

La base de données constituée rassemble 11599 analyses de fourrages effectuées par 25 organismes : Wisium, MiXscience, Sanders, Evialis, Nutrea, LG, Laboratoire CESAR, Neolait, Nealia, Lorial, Provimi, Germ-Services, Océalia, Alicoop, Seenovia, DFP Nutraliance, Terrena, IDENA, Littoral Normand, Eilyps, Optival, Oxygen, Feedia, Union laitière de la Meuse, RAGT Plateau central

 

D’un point de vue qualité, la situation est très contrastée : des maïs bien pourvus en grains et riches en amidon à l’Ouest et dans la bordure maritime Nord, jusqu’à des maïs avec très peu de grains dans le Centre et l’Est. La digestibilité des tiges et des feuilles est également très variable, en fonction notamment de la date de récolte.

La teneur en matière sèche (MS) moyenne à la récolte, à 33,7 % MS, est conforme aux préconisations. Cependant, l’hétérogénéité reste importante et bon nombre de maïs ont été récoltés tardivement : 37 % des chantiers d’ensilage ont été réalisés à plus de 35 % MS. Notamment en régions Centre, Bourgogne Franche-Comté et Rhône - Alpes. Dans ces régions, au vu des teneurs en amidon faibles à moyenne, c’est bien le desséchement de l’appareil végétatif qui est en cause.  Ailleurs, malgré des teneurs en grains correctes (Centre-Ouest) à élevées (Bordure Manche), le stade de récolte a été globalement bien maîtrisé, notamment grâce à des températures modérées en fin de cycle.

La teneur moyenne en amidon est de 28,3 % (± 6,5 %) à l’échelle France, inférieure de 1,4 point par rapport à 2019. Comme l’année passée, une très grande variabilité entre les régions est observée. Les maïs récoltés sur la bordure Manche et en Aquitaine sont globalement bien pourvus en grains, avec de bons rendements, et relativement homogènes. En revanche, les teneurs en amidon sont plus limitées dans les autres régions.

La digestibilité des fibres (dNDF) est bonne cette année, avec une moyenne égale à 53,0 % (± 3,6 %), soit un point de plus qu’en 2019.

La teneur en MAT des ensilages de maïs est proche de celle obtenue en 2019, avec en moyenne 7,5 % (± 1,0 %). Là encore, l’hétérogénéité inter-régionale est forte et négativement corrélée au rendement, de 7,2 % sur la zone Bordure Manche à 8,1 % MAT sur la zone Centre-Est.

La teneur en UFL des maïs fourrage à l’échelle nationale est en légère baisse (- 0,01 UFL/kg MS) par rapport à l’année dernière. En 2020, elle s’élève à 0,91 UFL/kg MS (± 0,03). Plus d’un tiers des ensilages de maïs présente une valeur énergétique inférieure à 0,90 UFL/kg MS, peu adaptés pour des animaux hauts productifs.

Focus ravageurs
Les corvidés se sont hissés au premier rang de la nuisibilité cette année, constate Arvalis. Dans beaucoup de régions, on observe une progression des dégâts à la levée du maïs, depuis 2 ou 3 ans. Certaines espèces de corvidés sont protégées (choucas), ce qui rend plus difficile la lutte collective. Les dégâts de sangliers sont plus localisés, mais restent lourds de conséquence, au semis, comme avant la récolte. Les taupins ont été peu présents cette année, de même que les mouches de début de cycle. Concernant les foreurs, les vols de pyrale ont été très précoces, mais les dégâts ont été plus faibles que ces dernières années. L’hiver doux et humide a probablement limité la survie des populations. Par contre, on observe une progression régulière de la sésamie vers le Nord : elle a franchi la Loire depuis quelques années.


 

 

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