Maïs sec, humide ou épi, pour les VLHP, vous préférez quoi ?

La principale différence entre un maïs grain sec et un maïs grain humide est sa digestibilité ruminale. Elle s’exprime « en pourcentage de dégradation par heure ». 

Plus un maïs sera broyé finement et humide, plus il sera rapidement dégradable dans le rumen, donc acidogène. Les valeurs courantes vont de « 15 % par heure » pour un maïs sec concassé à « plus de 30 % par heure pour un maïs humide ». 
Par contre, la digestibilité globale, c’est-à-dire ruminale et intestinale, d’un maïs sec et d’un maïs humide est proche, de l’ordre de 90%. Précisons qu’un maïs grain sec aura l’avantage d’être digéré de la même manière toute l’année, alors qu’un maïs humide ou épi sera de plus en plus « rapidement dégradable » dans la panse à mesure que l’on s’éloigne de la récolte.

Le choix dépendra principalement des fourrages de la ration de base :
• Si votre ration est riche en fourrages hautement fermentescibles (ray-grass…), l’acidose est à craindre. J’opterais alors pour le maïs grain sec. Moulu très finement, dans tous les cas : objectif moins de 400 microns. Cela ressemble à de la farine de cuisine. On ne sent pas les grains entre les doigts. Attention, on observe parfois, en France, des tas de farine de maïs qui chauffent, si les conditions météo sont très humides ou si le maïs n’est pas assez sec au broyage. Aux États-Unis, c’est plus rare, car les tas avancent très vite et les éleveurs sont livrés régulièrement.
Pour contrer ce risque, on peut soit investir dans un broyeur à marteaux et broyer deux à trois fois par semaine ; soit incorporer de l’acide propionique (3 kg/tonne) au moment du broyage, pour stabiliser la farine. Si le silo chauffe, le principal risque, outre la perte de valeur énergétique, est le développement d’aflatoxines. Elles se captent facilement avec une bonne argile.
• Si la ration comporte au contraire beaucoup de luzerne, peu digestible, j’intégrerais plutôt du maïs grain humide ou du maïs épi. Le maïs épi a l’avantage d’intégrer la rafle, très digestible. Mais il est souvent récolté plus humide que le maïs grain humide et peut se révéler plus acidogène après fermentation. 

Compter dix points d’amidon en moins pour un maïs épi, par rapport à un maïs grain humide,  d’après le laboratoire Dairy Land. Viser 28 à 30 % d’humidité pour le maïs grain humide, 37 à 38 % pour un maïs épi.
Si le maïs grain humide est récolté à moins de 25 % d’humidité, il est conseillé un broyage fin. Aux États-Unis, l’ajout d’un conservateur de type Lactobacillus buchneri s’est généralisé, car le risque d’échauffement à la reprise est important si l’on n’avance pas assez vite.

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