Dans le même temps, le taux de réussite en IAP des génisses est passé de 40 à 62 % sans rien changer, « ni dans la conduite, ni dans la ration. » L’utilisation de podomètres a fait la différence. Les laitières ont été équipées les premières, avec de bons résultats. « Six mois après, on en a racheté une quarantaine pour les génisses. » En haut de l’étable, une seule et même antenne capte et relaye les données d’activité.
À Grignon, les génisses sont plutôt calmes, habituées à voir du monde et à être manipulées. La pose du podomètre se fait au cornadis, sans stress. « Par précaution, toutefois, nous intervenons à deux, l’un pour poser l’appareil, l’autre pour détourner l’attention en soulevant la queue. »
Les génisses sont podomètrées vers 12-13 mois. Puis, le capteur retiré, quand elles sont confirmées gestantes de trois mois. Direction la pâture. Elles retrouveront le podomètre, à leur retour, en préparation vêlage.
Les pics de chaleur sont francs
Quentin consulte les données deux fois par jour. Sur génisses, le manager observe que les « pics » sont plutôt francs. Et, les faux positifs faciles à repérer : si, dans le même lot, une dizaine de génisses se retrouver en alerte en même temps, cela veut dire qu’elles ont été dérangées. Fausses alertes. C’est souvent le cas, « après un déplacement de lot ou un curage ». Non, seulement, la case a été perturbée, mais aussi celle d’à côté. Quand les pics s’emballent, il est facile de comprendre a posteriori ce qu’il s’est passé...
Le 18 mai à Grignon, grande journée de l’Innovation
« Nous présenterons des innovations en situation réelle. » La ferme de Grignon organise, le 18 mai prochain, sa 1ère journée de l’Innovation Agricole. La journée sera consacrée à la présentation de nouveautés déjà commercialisées ou en phase de l’être. Dominique Tristant, directeur de l’exploitation, de citer :
- la vidéo-surveillance du troupeau assistée par algorithme, chez AI-Herd.
- des bactéries fixatrices d’azote, « testées sur maïs » avec Corteva Agrisciences.
- le logiciel de gestion de troupeau Baoba. « Nous l’utilisons sur les ovins... »
Laiterie chauffée par bio-énergie. Un point fort est la valorisation de la bio-énergie, à l’exemple de la couverture de fosse à lisier Nénufar. A Grignon, elle couvre 1 500 m³, depuis 2014. Elle récupère le gaz émis spontanément, sans digesteur, avant d’alimenter la chaudière. Le dispositif fournit 70 % des besoins thermiques de l’atelier laiterie (700 000 litres transformés par an).
Luzerne et podomètres. Dans l’étable de Grignon, les 200 laitières sont sur logettes matelas. Une partie encore sur aire paillée, mais elle sera bien reconvertie en logettes. Pour la traite, une 2x12. Dernier investissement en date, les podomètres, pour les laitières - ils ont permis de faire gagner une quarantaine de jours d’IVV - et pour les génisses (lire ci-dessus).
Le 18 mai prochain, les visiteurs pourront également s’intéresser aux maïs dentés farineux et à la luzerne... « Nous avons 5,5 kg de luzerne (en MS) dans la ration des laitières. Et, nos génisses sont élevées sans concentré ».
A 30 minutes à l’ouest de Paris, « la ferme de Grignon » se trouve sur la commune de Thiverval-Grignon (Yvelines). Le 18 mai, cette 1er journée de l’Innovation à la ferme de Grignon, s’adresse « à tous les agriculteurs et prescripteurs de l’innovation agricole. »
Sur inscription : 30 euros, repas inclus.
fermedegrignon@agroparistech.fr