Le laboratoire Ceva s’est penché sur la question. Les données de 125 troupeaux ont été étudiées avec Oniris, l’école vétérinaire de Nantes. Dans cette étude, il ressort que « le stade et le pic de lactation » sont deux paramètres utiles, au retour à l’étable, pour identifier les vaches qui profiteront le mieux du traitement antiparasitaire.
Plus précisément, ces vaches à vermifuger « en priorité » sont celles qui ont eu « un pic décevant » au pâturage et qui restent « à moins de 200 jours de lactation » au moment du traitement envisagé. « Deux conditions sine qua non ». précise Vincent Jégou, chez Ceva. Ces vaches ciblées représenteraient « 20 à 30 % du troupeau », dans une majorité de cas. Pour les autres, on peut compter sans doute sur une meilleure résilience, « grâce à leur immunité ou parce qu'elles ont été moins infestées. »
Tout dépend du stade et du pic
A partir des données de performance laitière et du stade de lactation, Ceva édite ainsi un document pratique, appelé Fiche automatisée TRI (Technique Raisonnée Individualisée). Élevage par élevage, ce document liste les vaches prioritaires au traitement contre les strongles. « La fiche TRI peut guider la discussion entre l’éleveur et son vétérinaire ». L'initiative vient de recevoir un Innov'Space 2022, après deux ans d’expérimentation sur le terrain. « L’enjeu est de mieux prendre en charge le parasitisme ». Les considérations sont économiques, sanitaires, environnementales, notamment la prévention du développement des résistances.
En pratique, certains Organismes de Conseil Élevage éditent eux-mêmes la fiche TRI, pour leurs adhérents, sur le modèle proposé par Ceva. Dans d'autres cas, c'est à l'initiative du vétérinaire ou à la demande de l'éleveur que les données de production laitière, via les OCL, sont analysées par le laboratoire. En l'occurrence, il s’agit des données vache par vache, ainsi que l’historique de leur pic. La synthèse donne la fiche TRI, envoyée au vétérinaire sous forme d’un document PDF.
La discussion s'engage avec l’éleveur. La mise en place d'une vermifugation sélective, plutôt que systématique, peut être décidée, la prescription adaptée. Le vétérinaire saura en retirer les cas particuliers, par exemple une vache pénalisée par un retournement de caillette et non pas par du parasitisme…